Il n’y a pas lieu d’être surpris par le fait qu’Alexandre, professeur de philosophie officiellement chargé d’expliquer les parties saillantes du corpus aristotélicien, se soit fixé, en rédigeant la Quaestio I.1, un tel objectif, essentiellement exégétique. Aristote, Phys. Cf. Discutez des points à améliorer en page de discussion. note 8) la version du texte transmise par Michel d’Éphèse, qui reproduit presque intégralement, avant d’entreprendre son propre commentaire, la Quaestio : à la p. 4.2 (κινηθήσεται δ᾿ ὑπ᾿αὐτοῦ τὸ θεῖον σῶμα τῷ νοεῖν τε αὐτο καὶ ἔφεσιν καὶ ὄρεξιν ἔχειν τῆς ὁμοιώσεως αὐτοῦ) on peut lire τε αὐτὸ avec Alexandre d’Aphrodise et Michel d’Éphèse, in Met. Questioni sulla provvidenza, Milano, Biblioteca Universale Rizzoli, 1999, p. 138-145, et plus spécialement les p. 27-31 et 54-56 de l’introduction). Ces questions sont généralement difficiles, car la tradition de par sa nature tend à effacer les contributions individuelles précédentes. 258 (qui date de la fin du ixe siècle) était la source de tous les manuscrits qu’ils connaissaient (cf. On notera au passage que l’expression « la cause première », qui est utilisée dès le § 2, n’est pas aristotélicienne. est une démonstration par l’absurde de l’éternité du mouvement, à l’instar de Phys. Il présente finement les analyses d’Aristote en essayant de les restituer dans leur fraîcheur et en les connectant à la philosophie moderne. Cette conclusion faisait également partie, jusqu’à une date récente, de l’interprétation traditionnellement admise et rarement discutée d’Aristote[53]. Non pas, notons-le, qu’Ibn Rushd ait voulu négliger ou banaliser les problèmes textuels posés par le texte de la Métaphysique : bien au contraire, il était, comme Alexandre, un exégète majeur, qui s’intéressait à l’état du texte et aux difficultés interprétatives qu’il soulève. Vente de livres numériques. mes travaux : Aporia e sistema, p. 18, 31-35 : « Fra dogmatismo e scetticismo »). Si la démonstration scientifique procède à partir des principes, comment pourra-t-on alors prouver l’existence de ces derniers ? An Example of Rearrangement of an Aristotelian Text », Laval théologique et philosophique, 64, 1 (2008), p. 15-31. En effet, la Quaestio utilise l’expression de « preuve par analyse » pour décrire la démarche de remontée vers les principes, expression qu’on ne trouve pas dans le texte arabe du De principiis ; mais le De principiis, contrairement à la Quaestio, explique les raisons de la différence entre la démonstration apodictique et l’argument qui, « par analyse », remonte aux principes. Selon Sharples, la contribution distinctive de la Quaestio I.1 à la théorie du premier moteur réside dans le fait qu’elle propose une déduction de l’intelligibilité et de la désirabilité du moteur à partir de son caractère de forme et d’acte purs. B : Ontologie et axiologie AP : Quelle est l’importance, dans l’ontologie que vous reconstruisez en archéologue, de la distinction ( … ), Conservatoire national des arts et métiers Amphithéâtre Fabry-Perot – 292 rue Saint Martin 75003 Paris Inscription recommandée : numerique-inter@cnam.fr (objet : colloque virtuel) Jeudi 9 février 2012, 9h-12h30 Ouverture : ( … ), La première partie de la recension est consultable à cette adresse. C’est pourquoi on peut légitimement parler de son commentaire comme d’un supercommentarium au commentaire d’Alexandre. Ailleurs cependant, Alexandre admet la valeur de l’argument de symétrie : il l’utilise en De princ. 194 offre une exégèse très attentive, bien que fort sélective, des chapitres 6, 7 et 8 de Lambda. J’ai signalé certains autres des problèmes posés par l’édition de Genequand dans mon compte rendu de l’ouvrage (Rivista di Storia della Filosofia [2003], p. 284-287). : Dante et l’averroïsme, Stéphane Toussaint : La liberté d’esprit. Il m’apparaît toutefois préférable de traduire : « Or, si ceux-ci [c’est-à-dire l’agent et le patient] étaient telles que (οὕτω, ayant une fonction proleptique par rapport à ὥστε) ni l’agent ni le patient ne requerraient aucun changement, l’un pour agir, l’autre pour pâtir […] ». Quoi qu’il en soit, il faudra revenir ailleurs sur l’importante question de savoir dans quelle mesure certaines interprétations ayant fait école et encore courantes du chapitre Lambda et de Physique VIII sont influencées par la lecture d’Alexandre. Alexandre, pour sa part, admet l’existence de huit sphères célestes : la sphère des fixes et une sphère pour chacun des luminaires et des planètes ; cf. Pareil projet implique d'élaborer dans un même mouvement une théorie causale de grande ampleur, qui articule les différents niveaux du réel, sensible et immobile. Or, Ibn … Le livre Lambda se présente ainsi comme un traité pleinement métaphysique, qui accomplit le volet archéologique qu’Aristote articule toujours à la science métaphysique et qui répond à bien des attentes de cette science, qu’on la désigne comme sagesse, science de l’être en tant qu’être ou science de la substance. mon article « Aristotelismo e antideterminismo nella vita e nell’opera di Tito Aurelio Alessandro di Afrodisia », dans S. Maso, C. Natali, éd., La catena delle cause. Chez Alexandre, l’expression se trouve aussi en In Met. en particulier l’Addendum, p. 74 et suiv. C’est le signe que l’onciale devait être interprétée. Alexandre utilise sans doute principalement ce passage comme un modèle d’argumentation, plutôt que comme un texte devant être suivi mot à mot. ci-dessous ad 4.7-26. Métaphysique (Aristote) — Wikipédia. sur ce point M. Achard, « La paraphrase de Thémistius sur les lignes 71 a 1-11 des Seconds Analytiques », Dionysius, 23 (2005), p. 105-116 ; et Id., « Themistius’ Paraphrase of Posterior Analytics 71a17-b8. Sauf erreur de ma part, Rashed ne cite pas Lambda dans sa discussion de la Quaestio. De principiis, « Texte A », p. 44.8-12 Genequand. Ainsi, témoignant d’une circulation indépendante de ces matériaux alexandristes concernant Lambda 6-8, le ms Ven. 204, qui forme la conclusion du livre (1076a4). Il est plus ou moins normal qu’une réécriture comporte un sens nouveau et une nouvelle portée, et, le cas échéant, une nouvelle portée philosophique. Or, selon un commentateur récent, qui propose une analyse de la Quaestio I.1 sans tenter de déterminer ses rapports avec Métaphysique Lambda, le « pouvoir de persuasion » du texte d’Alexandre serait « presque nul[55] ». Achat Commentaire Sur Le Livre Lambda De La Métaphysique D'aristote (Chapitres 6-10) à prix bas sur Rakuten. Alexandre offre ainsi un résumé synthétique du problème, posé par l’aristotélisme, de la connaissance des principes. Cf. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . Cf. Quoi qu’il en soit, il conviendrait de donner une nouvelle édition et traduction des fragments d’Alexandre chez Ibn Rushd (l’étude de référence sur le sujet demeure celle, plus que centenaire, de J. Freudenthal, « Die durch Averroes erhaltenen Fragmente Alexanders zur Metaphysik des Aristoteles untersucht und übersetzt », Abh. 1072a25 : le manuscrit le plus ancien, J (Vind. Selon Gérard Genette (Palimpsestes. der königlichen Akademie des Wiss. En outre, la traduction fait intervenir une conception de la nécessité qu’Alexandre n’avait sans doute pas l’intention d’introduire ici (la chose devient encore plus manifeste si l’on considère les versions parallèles du « Texte B » de Genequand et du texte en syriaque ; je remercie M. Zonta d’avoir procédé à une vérification de ces deux autres versions). Leurre et malheur ( … ). Métaphysique d’Aristote est unanimement reconnue comme la perfection éternelle de la sagesse antique. La seconde édition de cet ouvrage comportera en outre une traduction du livre Lambda (voir plus bas). Métaphysique - Aristote. 194 offre une explication possible du fait que Michel d’Éphèse connaissait ce que nous appelons la Quaestio I.1, bien qu’il ne disposât pas du commentaire continu d’Alexandre. Certes, il est vrai qu’entre Galien et Alexandre, le scepticisme reprend de la vigueur, et nous avons des raisons de croire qu’Alexandre voulait se protéger de l’accusation de dogmatisme (sur ce point, cf. Mais les passages tout juste cités de la Quaestio et du De principiis pourraient tout aussi bien être envisagés comme des résumés ou des analyses fidèles de la méthode préconisée par Aristote (cf. Dynamis et Energeia chez Aristote et Plotin (partie 2), Retour au virtuel : vie et cultures numériques, Manon Garcia : On ne naît pas soumise, on le devient (partie II), Antoine Compagnon : Les Antimodernes. Deuxièmement, nous devons à Alexandre une synthèse cohérente de la doctrine de Lambda et du livre VIII de la Physique. De Thalès aux stoïciens. ap. Cf. gr. Les autres copistes ont interprété le nom au nominatif, alors qu’Alexandre, autour de l’an 200 ap. Ce rapport entre De princ. VIII, 256a13-b3. Tout récemment, M. Rashed (Essentialisme, chap. L’anima, Roma, Bari, Laterza, 1996, p. vii. La lecture qu’on trouve chez Alexandre d’Aphrodise et Michel d’Éphèse, in Met. D’un côté, de nombreux thomistes opposent aux commentaires aristotéliciens de leur Docteur, une supposée philosophie sous-jacente à sa théologie, d’inspiration néoplatonicienne. Des milliers de livres avec la livraison chez vous en 1 jour ou en magasin avec -5% de réduction . Du reste, l’important passage des lignes 1072b4 et suiv. Quaestiones 1.1-2.15, ad loc. Quelles sont ses sources intermédiaires, ses prédécesseurs aristotéliciens ? Je m’exprime ici prudemment, car la thèse généralement admise selon laquelle la version syriaque du texte fait partie d’un traité de Sergius, pourrait être due à une lecture hâtive de l’introduction. • Nature de l'intelligence divine chez Aristote, sur Wikiversity Comme il l’explique lui-même dans un passage programmatique (p. 1 393 et suiv., Bouyges) : « Nous avons d’Alexandre un commentaire sur les deux tiers environ du livre [Lambda] », et « […] j’ai estimé que le mieux était de paraphraser avec le plus de clarté et de concision possibles l’exposé d’Alexandre, chapitre par chapitre » (Averroès, Grand commentaire de la Métaphysique d’Aristote, trad. 3.19, 4.2. Commentaire du texte d’Aristote, Métaphysique, Lambda, 7, 1072b-1073a3. Gamma 1005a19 et suiv., 266.19-21. En effet, la seconde partie, qui s’ouvre avec la ligne 4.7, se réfère à la section suivante de Lambda 7 (1072a27 et suiv. Le problème, qui concerne à la fois les principes de la démonstration[44] et les principes auxquels doit aboutir l’étude de l’univers sensible, avait déjà été explicitement reconnu par Aristote[45]. On notera la complémentarité qui existe entre ces lignes et le passage méthodologique correspondant du De principiis (§ 2 p. 44.8-12 Genequand), qui a été cité dans la section I du présent article. I.12, où Aristote déclare notamment : « S’il était impossible de déduire le vrai à partir du faux, l’analyse serait simple » (78a6 et suiv. Selon son interprétation, les moteurs se succèdent, à partir du premier, par ordre de noblesse, de sorte qu’ils ne sont ni spécifiquement identiques et différents seulement par le nombre (mode de différence qui peut caractériser uniquement les êtres matériels), ni différents les uns des autres en vertu d’une différence spécifique (puisque les êtres qui diffèrent de cette manière ne sont pas absolument simples). nos remarques sur Quaestio I.1, 4.4-7, en parallèle à De princ., § 2, et n. 43 ci-dessus. S. Fazzo, « Fra atto e potenza : l’eternità del cielo nel libro Lambda della Metafisica », dans M. Migliori, A. Fermani, Attività e virtù : Anima e corpo in Aristotele, Milano, Vita e Pensiero, 2008, p. 113-146. Il est ainsi propre à l’approche d’Alexandre de définir le moteur immobile comme « forme pure sans matière », le terme « forme » (εἶδος) n’étant — sauf erreur de ma part — jamais utilisé à cette fin chez Aristote[52]. Victor Cousin, De la métaphysique d'Aristote. Or, toujours dans son édition, la section suivante, écrite par Michel d’Éphèse (687.23 et suiv. Dans son introduction, Genequand rapproche lui-même du reste, et ce, à plusieurs reprises, le De principiis de la Métaphysique de Théophraste. 194, des premières lignes de la Quaestio [2.20-23 Bruns]), puisqu’il comprend la deuxième partie de la Quaestio I.25, p. 40.16-41.19, qui porte sur le moteur immobile et sur la providence. On notera toutefois qu’Ibn Rushd ne renonce jamais, dans son commentaire, à l’exercice de son propre jugement, et ce, tant à l’égard de ce qu’il lit chez Alexandre que du texte d’Aristote. Pareil projet implique d'élaborer dans un même mouvement une théorie causale de grande ampleur, qui articule les différents niveaux du réel, sensible et immobile. : Spinoza et les passions du social, Alain de Libera, Jean-Baptiste Brenet, Irène Rosier-Catach (dir.) Or cette correction manuscrite remonte peut-être à une source plus ancienne, ce qui pourrait conférer encore plus de plausibilité à la correction proposée par Rashed (cf. Mes plus vifs remerciements vont aux éditeurs du présent numéro spécial, Martin Achard et François Renaud, qui ont révisé ponctuellement, avec patience et compétence, diverses versions de la présente étude. De principiis, § 118 ; Genequand ad § 28, 118). Dans ce texte, Aristote définit ce qu’il faut entendre par le premier principe. Sharples dans les notes de sa traduction : Alexander of Aphrodisias. Une comparaison du texte qu’on trouve chez Michel, in Metaph. Je découvrais là quelque chose de profondément nouveau, de difficile, de hérissé - la Platon, Eva Debray, Frédéric Lordon et Kim Sang Ong-Van-Cung (dir.) Dans le livre Λ de la Métaphysique, en accord avec sa thèse fondamentale de la primauté ontologique de l’individu sur l’universel, Aristote refuse d’attribuer le statut de substances immatérielles et de principes premiers de la réalité aux Formes platoniciennes et aux Nombres de la tradition académicienne. Communément décrit comme le traité de théologie d’Aristote, le livre Lambda de la Métaphysique est exactement ce qu’il déclare être : une enquête générale sur les principes et les causes des substances. Sur ce point, de même que sur Lambda 6 en général, on consultera avec profit le commentaire d’E. Ce fait explique le pluriel qu’on trouve en 2.28, de même que celui qu’on trouvait auparavant en 2.24, τὰ ἐξ ὧν ἡ κίνησις, c’est-à-dire l’agent et le patient. Quatrièmement, concernant la définition du premier moteur immobile, on voit à l’oeuvre une tendance chez Alexandre (tendance que nous avons décrite dans une autre étude comme caractéristique de son aristotélisme) qui consiste à réduire, en les simplifiant, les formulations aristotéliciennes à un langage scolastique, souvent centré sur les termes de matière et de forme. Platon, Phèdre 245c-246a et Lois 894c-896e, où il est question, dans les deux passages, de l’âme en tant que principe de mouvement mû éternellement. Enregistrer au format pdf. L’expression la plus proche en ce sens chez Aristote serait τὸ τί ἦν εἶναι … τὸ πρῶτον, en référence au moteur immobile (Lambda 8, 1074a35 et suiv.) Il s’attaque au noyau théologique de la Métaphysique du Stagirite, les chapitres 6 à 10 du livre Lambda. Le choc a été pour moi, en 1966, la lecture obligée de La Métaphysique d'Aristote pour l'agrégation. … II.2, Berlin, Reimer, 1892, p. 164-212 (l’édition la plus récente de ce dernier texte est celle de P. Thillet, Paris, Les Belles Lettres, 1984). κινεῖ οὐ κινούμενα). Cf. La preuve en est son souci de préserver la trace (indirecte soit-elle) de la discussion de difficultés textuelles qu’il trouvait chez Alexandre. Une partie de la réponse qu’on peut y faire consiste à dire qu’il faut, comme l’affirme la remarque bien connue de la Physique[46], procéder à partir de ce qui est moins connu en soi mais plus connu pour nous. Sur la valeur d’une notion (ἔννοια, ou πρόληψις) partagée par la plupart des hommes, cf. S’agissant des effets sur le monde sublunaire de la cause première, le propos du De principiis paraît se rapprocher, dans sa dernière partie, de l’argument qui est développé dans le traité Sur laProvidence, lui aussi attribué à Alexandre (on consultera sur ce point l’édition et la traduction de M. Zonta, dans S. Fazzo, éd., Alessandro di Afrodisia : La provvidenza. Ibn Rushd, in Met. 2.24-27) comme responsables du mouvement. Lambda 7 montre le ciel et la nature subordonnés à une divinité bienheureuse, exclusivement occupée à se penser elle-même, mais … Metafisica d'Aristotile, volgarizzata e commentata da Ruggiero Bonghi. Auparavant, et notamment au xvie siècle, le commentaire de Michel fut imprimé, mais uniquement dans une traduction latine (Sepulveda, Paris, 1536). « Ancora sulla causalità del motore immobile », Méthexis, 20 (2007), p. 7-28. Introduit, traduit et commenté par Fabienne Baghdassarian, maître de conférences à l’Université Rennes 1. Alex. Cela même si, comme me l’a fait remarquer E. Berti, Aristote utilise l’expression τὸ τί ἦν εἶναι pour décrire le premier principe en 1074a35. En guise de conclusion, nous aimerions souligner ce qui semble être les cinq grands apports d’Alexandre à l’exégèse de MétaphysiqueLambda. Alex., 4.17-19). 686.33s (ainsi qu’avec plusieurs manuscrits, dont le Ven. = fr. Communément décrit comme le traité de théologie d’Aristote, le livre Lambda de la Métaphysique est exactement ce qu’il déclare être : une enquête générale sur les principes et les causes des substances. Rappelons que la thèse platonicienne d’un principe du mouvement automoteur est mentionnée par Aristote en Lambda 6, 1071b37-72a1 (en référence au Timée ainsi qu’au Phèdre). Ensuite, chez Aristote, la série positive (qui seule contient les attributs du premier principe) comprend : la substance (1072a31, cf. ; sur l’usage, qui devient largement répandu, du couple formé de la matière et de la forme chez Alexandre, j’ai recueilli un premier lot de remarques dans Aporia e sistema, p. 45, n. 63 et p. 50, n. 74. Cinquièmement — et c’est là le point le plus important —, la recherche récente a mis en évidence à quel point l’interprétation traditionnelle de Métaphysique Lambda est redevable à Alexandre, notamment en ce qui concerne l’élucidation de la thèse du premier moteur (a) comme moteur des cieux ainsi que (b) comme objet de désir et objet d’amour (1072a26, b3), le second point n’ayant jamais été clarifié par Aristote. Selon le témoignage d’Eudème (ap. Dans le De principiis (§ 29-44), l’analyse d’Alexandre repose sur la partie critique du texte d’Aristote, et exploite uniquement les remarques concernant le principe auto-moteur. En Occident, comme je l’ai fait remarquer, l’exégèse alexandriste fut principalement influente à travers le Grand Commentaire au livre Lambda d’Ibn Rushd, qui s’appuie constamment sur le commentaire d’Alexandre. Une phénoménologie des moments décisifs de l’existence, Entretien avec Gwenaëlle Aubry : Autour de Dieu sans la puissance. ISBN 978-2-7116-2861-2 – mars 2019, Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Simplicius, in Phys. Je suis toutefois entièrement responsable de la version finale et les fautes qui peuvent subsister sont miennes. Fonction et condition des intellectuels humanistes, William Néria : Le mythe de la caverne. Pareil projet implique d’élaborer dans un même mouvement une théorie causale de grande ampleur, qui articule les différents niveaux … BibTeX, JabRef, Mendeley, Zotero, Le commentaire philosophique dans l’Antiquité et ses prolongements : méthodes …, L’exégèse du livre Lambda de la Métaphysique d’Aristote dans le …, Le commentaire philosophique dans l’Antiquité et ses prolongements : méthodes exégétiques (II). On trouve en outre, entre les textes d’Aristote et d’Alexandre, au moins deux points de contact encore plus manifestes. D’abord, Alexandre, comme Aristote, esquisse la liste des attributs qui appartiennent en propre au premier moteur en tant que désirable et intelligible (1072a26-30). Sur ce point, voir mon introduction à Alessandro d’Aphrodisia, Sulla Provvidenza, p. 1 et suiv., ainsi que Aporia e sistema, p. 17 et suiv. Mais les lignes de pensée actuelles sont paradoxales. 100), a ἐνεργεια sans accent. Notons ici que les lignes 1071b20-22 de Lambda 6 posent deux problèmes, l’un concernant l’identité du sujet (si ce sont « les moteurs », au pluriel, ils ne sont pas mentionnés auparavant dans le texte), et l’autre concernant la construction du raisonnement (l’éternité n’implique pas forcément l’absence de matière, mais seulement de la matière corruptible ; si l’on admet qu’il est ici question de la seule matière corruptible, les substances dont parle le texte pourraient tout aussi bien être considérées comme les corps célestes en mouvement que les moteurs). - Aristote. Le premier concerne la méthodologie de l’enquête sur les principes. RIS L’argument qui appuie ce philosophème se résume comme suit : les corps animés sont meilleurs que les corps inanimés ; or le corps éternel est le meilleur des corps. S’agissant plus précisément de la Quaestio I.1, le texte du Ven. Selon Alexandre, les cieux possèdent une âme, une âme sui generis, et désirent le premier moteur en cherchant à se rendre similaires à lui. 194 est, la plupart du temps, plus proche du texte qui a été préservé par Michel d’Éphèse, que du texte du Ven.