Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine de trouver leur roi, qui s’était perdu ; et, ayant beaucoup de ressemblance de corps et de visage avec ce roi, il est pris pour lui, et reconnu en cette qualité par tout ce peuple. Il n'y a de salut que par le don divin de la grâce. Ainsi tout le titre par lequel vous possédez votre bien n’est pas un titre de nature, mais d’un établissement humain. Il n’y a que les grandeurs naturelles qui soient ainsi capables de s’imposer à la raison et à la sensibilité et de les disposer intérieurement à la reconnaissance de leur valeur. Ce ne serait pas charité, ce serait haine. Pour quoi cela ? Les habitants de ce lieu, à la recherche de leur roi égaré, le prennent pour le souverain qu’ils cherchent. Que cet avis est important ! Le juste est alors celui qui craint Dieu, celui qui obéit à ce que lui dicte sa conscience morale. Il y a donc une double fonction de la doctrine des ordres : une fonction critique et une fonction de légitimation. Il implique concrètement la subversion de notre nature, la déposition de l’amour de soi, l’amour du prochain, le don de soi aux autres et à la communauté. Ils ajoutent aussi qu’il doit être conçu comme un service, ce sera un des objets du troisième discours. Cette réserve étant soulignée, il y a un point commun entre le roi de la parabole et le roi de l’histoire. Sa nature est une nature déchue, corrompue par le péché. ». Mais comme un ordre est absolument nécessaire, on a fait en sorte que « la force soit juste ». Le récit initial reprend ces éléments antithétiques : l’homme connaît le malheur d’être « jeté par la tempête dans une île inconnue ». Par exemple, la vertu de sagesse est une valeur dans l’absolu, non relativement à la fantaisie des peuples. Il y a chez Pascal une insistance à souligner la dimension misérable de l’existence humaine, à la fois pour comprendre la propension des hommes à se la dissimuler et pour dénoncer la vanité des chemins empruntés. En moraliste chrétien, il utilise aussi le concept biblique d’observation exacte des devoirs religieux. 6 Voir la parabole des talents dans Matthieu 25 14-30 ▲ Et chez Schopenhauer, il y a une sorte de défense de la monarchie. La monarchie de droit divin ne saurait en aucune façon donner un quelconque privilège à celui qui l’exerce. Elle est aussi contingente que l’existence : « Vous tenez, dites-vous, vos richesses de vos ancêtres; mais n’est-ce pas par mille hasards que vos ancêtres les ont acquises et qu’ils les ont conservées? Sans rien méconnaître de son égalité morale avec ceux qui seront sous son autorité, celui-ci devra veiller à combler au mieux les besoins et les désirs de ceux qui lui seront attachés par la puissance de ces mêmes besoins et désirs. Il croit que la noblesse est une grandeur réelle, et il considère presque les Grands comme étant d’une autre nature que les autres. Il convient d’abord de préciser le sens de la première expression comme puissance, pouvoir, dignités, honneurs, magnificence, alors que la seconde renvoie plutôt à l’élévation et à la noblesse morales. Il va de soi que ces différentes grandeurs appellent différents types de respect. Pascal. « Le royaume de la charité n’est pas qu’un idéal très abstrait ou une intuition peu communicable ». Il n’est pas nécessaire, parce que vous êtes duc, que je vous estime ; mais il est nécessaire que je vous salue. « Quel dérèglement de jugement, par lequel il n’y a personne qui ne se mette au-dessus du reste du monde, et qui n’aime mieux son propre bien, et la durée de son bonheur, et de sa vie, que celle de tout le reste du monde » Pensées, B 456. Ces trois Discours ont été conservé par Nicole dans son traité de l’Éducation d’un prince (1670). Et ainsi il peut assurer que ce sont au moins ses pensées et ses sentiments… ». Le courage peut triompher du danger, la lâcheté en est bien incapable. J’ai lu avec intérêt le dossier concernant ces excellents « discours sur la condition des grands ». Ainsi vaut-il mieux des lois imparfaites que l’absence de loi. Mais ce n’est là que le premier niveau de la problématique du texte, le plus simple. Là encore il faut faire preuve de discernement. Telle est la corruption constitutive de notre être. La fable met en scène un homme jeté par la tempête sur une île inconnue. Il est le récit que Nicole (1625.1695. Ils sont comme vous des rois de concupiscence. Les grandeurs naturelles sont celles qui sont indépendantes de la fantaisie des hommes, parce qu’elles consistent dans des qualités réelles et effectives de l’âme ou du corps, qui rendent l’une ou l’autre plus estimable, comme les sciences, la lumière de l’esprit, la vertu, la santé, la force. Ces intérêts sont la sécurité, la prospérité, la reconnaissance comme satisfaction narcissique. Donc, la meilleure solution semble, pour le « grand » ayant conscience du côté arbitraire de sa condition, être la suivante : jouer son rôle de la meilleure des façons possibles en ne tirant pas des avantages conférés par sa naissance une occasion d’écraser, d’exploiter ou de se flatter de sa propre grandeur. Pourquoi philosopher? Epître aux Romains XIII. De sa perfection première, l’homme a gardé la trace en creux de l’idée de justice, ce qui le conduit à dénoncer l’injustice mais cette trace est une place vide. Qu'est-ce qui justifie le propos de Pascal? Il s’agit de combler un manque d’être, de tenir en respect une angoisse existentielle, le désir de grandeur, d’estime étant, lui aussi, un moyen de masquer son inconsistance et de demander aux autres la justification manquante. Et l’injustice consiste à attacher les respects naturels aux grandeurs d’établissement, ou à exiger les respects d’établissement pour les grandeurs naturelles. 3)      Que signifie l’expression : « il avait une double pensée » ? Aussi Pascal ne manque-t-il pas de s’autoriser du mépris dans lequel Platon tient la sphère politique. D’autres que moi vous en diront le chemin; il me suffit de vous avoir détourné de ces vies brutales où je vois que plusieurs personnes de votre condition se laissent emporter faute de bien connaître l’état véritable de cette condition. Tout l’objet du second discours est donc une entreprise de démythification du secret de la grandeur : « Le peuple […] croit que la noblesse est une grandeur réelle, et il considère presque les grands comme étant d’une autre nature que les autres ». Un devoir ou une obligation c’est ce à quoi on est tenu en vertu d’une loi. Croire qu’on peut tout renverser pour fonder l’ordre sur la justice ou le mérite est, aux yeux de Pascal, une erreur de naïveté et de jugement. Cet ordre n’est fondé que sur la seule volonté des législateurs qui ont pu avoir de bonnes raisons, mais dont aucune n’est prise d’un droit naturel que vous avez sur ces choses. Les rois, les ministres, les assemblées sont par nature des grands de chair. Contentez leurs justes désirs, soulagez leurs nécessités, mettez votre plaisir à être bienfaisant, avancez-les autant que vous le pourrez, et vous agirez en vrai roi de concupiscence. Je ne vous refuserai point les cérémonies que mérite votre qualité de duc, ni l’estime que mérite celle d’honnête homme. Loin d’être distendue, la relation au texte le serre de près mais il est vrai qu’elle ne s’épuise pas dans une approche superficielle. À plusieurs reprises, dans les Pensées, Pascal s’est servi de la fonction royale pour exposer le paradoxe fondamental de la nature humaine, alliance de grandeur et de misère. (Réponse à la question 5), La remarque suggère aussi que la position de Pascal est moins conventionnaliste qu’elle s’affiche. Conservateur en apparence, Pascal appuie l’hétéronomie traditionaliste sur une hétéronomie au second degré de type religieux. Ainsi tout le titre par lequel vous possédez votre bien n’est pas un titre de nature, mais d’un établissement humain. 3) Quel usage Pascal fait-il de la notion de justice et d'injustice? Or, l’observation des faits le montre, les conventions ont la relativité des appréciations humaines. merci pour votre soutient. Je me fais donc un devoir de leur demander d’approcher les textes avec la modestie d’un esprit qui a à apprendre quelque chose et à être grandi par l’intelligence d’un maître, fût-ce d’un auteur facile à critiquer. Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine de trouver leur roi, Contrôle de lecture : Trois discours sur la condition des grands, Pascal. La géométrie est une grandeur naturelle ; elle demande une préférence d’estime, mais les hommes n’y ont attaché aucune préférence extérieure. Ce qui est par nature est indépendant de la relativité et de l’arbitraire humains. Le propos devient insistant : « Que cet avis est important ! Ils doivent, apprend-on, « être néanmoins accompagnés selon la raison d’une reconnaissance intérieure de la justice de cet ordre ». Questions portant sur le troisième discours, Trois discours sur la condition des Grands. Ce propos donne la mesure du tragique pascalien. C’est dire que nul Grand ne peut se prévaloir de la véritable grandeur. Dieu est environné de gens pleins de charité, qui lui demandent les biens de la charité qui sont en sa puissance ainsi il est proprement le roi de la charité. Ne leur découvrez pas cette erreur, si vous voulez, mais n’abusez pas de cette élévation avec insolence, et surtout ne vous méconnaissez pas vous-même, en croyant que votre être a quelque chose de plus élevé que celui des autres. Ainsi la monarchie, dont Montesquieu a montré qu’elle reposait sur le principe de l’honneur » a duré aussi longtemps qu’elle a été capable de satisfaire ces exigences. Car Dieu permet l’institution et, cette institution peut revêtir sans injustice des formes allant de la monarchie à la démocratie. Là aussi les lois ont pour fonction de protéger les hommes de la violence que les hommes incarnent les uns pour les autres et sont donc une condition de la paix sociale. Pascal est donc d’une certaine manière l’exact envers de Rousseau. « En vérité, en vérité je vous le dis, personne ne peut entrer dans le royaume de Dieu s’il ne renaît pas de l’eau et de l’Esprit saint. Pascal invite le Grand à être un serviteur de ceux qu’il gouverne, à faire preuve d’humilité, de générosité et de diligence dans ses fonctions. D’où sa frénésie à « passer tout le jour à courir après un lièvre qu’il ne voudrait pas avoir acheté » et sa recherche des marques de reconnaissance sociale, tout cela participant de ce que Pascal appelle le divertissement. Bien au contraire, il reconnaît l’inquiétude de ce peuple qui a perdu son roi et n’a de cesse qu’il ne s’en soit choisi un autre. Votre royaume est de peu d’étendue ; mais vous êtes égal en cela aux plus grands rois de la terre ; ils sont comme vous des rois de concupiscence. Le monarque reste fondamentalement un homme pécheur comme les autres. Bien des dictateurs ont été renversés, et la couronne est allée à celui qu’on n’attendait pas. Leur attribution à Pascal reste soumise à caution. Ce n’est point votre force et votre puissance naturelle qui vous assujettit toutes ces personnes. Leur règle n’est pas de parler juste mais de faire des figures justes. L’une en effet demande sa gloire aux hommes; l’autre tire sa plus grande gloire de Dieu, témoin de sa conscience. Pourquoi ? Je passerai donc devant lui, et l’estimerai plus que moi, en qualité de géomètre. Pascal dégage à la fin de son texte les implications morales de son analyse. Les dignités et la noblesse sont de ce genre. Le divorce de l’espérance religieuse et de la politique est comparable à celui que l’on trouve chez Platon entre la philosophie et la caverne. NB : L’existence d’ordres différents de grandeurs et de respects expose au risque de confusion des ordres c’est-à-dire à ce que Pascal appelle la tyrannie, le ridicule ou l’injustice. Jean-François Braunstein. Ce sont toutes celles que les hommes sont convenus, par des accords tacites ou explicites, d’instituer comme telles. ▲ Pascal évoque en effet la responsabilité morale des Grands dans la chute du « peuple qui [les] admire » et qui, en enviant leur sort, est conduit à négliger sa propre sanctification. Chacun des discours pourrait servir à l’homme de bonne volonté contemporain selon sa leçon principale : Le plus surprenant est leur rapport à la justice que nous assimilons aujourd’hui volontiers au seul pouvoir de faire droit à chacun, de récompenser et de punir. L’analyse pascalienne permet d’élucider ce paradoxe. Que diriez-vous de cet homme qui aurait été fait roi par l’erreur du peuple, s’il venait à oublier tellement sa condition naturelle, qu’il s’imaginât que ce royaume lui était dû, qu’il le méritait et qu’il lui appartenait de droit ? Ils n’ont aucun titre naturel à se prévaloir du statut de supériorité que la fantaisie des conventions humaines et les hasards de l’histoire leur ont octroyé. Mais dans sa sagesse, Dieu a voulu que l’homme puisse à son tour posséder avec mesure afin que ces biens participent à l’accomplissement de sa nature. La condition des grands n’est pas naturelle.Voulant former un jeune prince (probablement le fils aîné du duc de Luynes) à remplir les devoirs et éviter les dangers de sa future fonction conformément à la morale chrétienne, Pascal lui demande dans Trois Discours sur la condition des Grands de méditer sur la condition des grands afin de l’éclairer, plus généralement, sur … C’est là le présupposé théologique de Pascal. 2°) Justification du paradoxe : la confusion des ordres. Mais si vous étiez duc sans être honnête homme, je vous ferais encore justice, car en vous rendant les devoirs que l’ordre des hommes a attachés à votre naissance, je ne manquerai pas d’avoir pour vous le mépris intérieur que mériterait la bassesse de votre esprit ». 4 « Où est le bénéfice si l’on gagne le monde entier mais qu’on se détruit soi-même ? Mais là où Rousseau imagine que l’homme pourrait guérir de son péché et s’ordonner en fonction du tout, passant ainsi d’un ordre apparent à un ordre réel, Pascal sait que, parce que l’homme est pécheur, il n’y a pas d’ordre plus réel que l’ordre apparent, pas d’union plus étroite que celle qui nous lie en nous opposant, pas de paix plus vraie que celle qui a la forme d’une guerre secrète » Jean-Fabien Spitz, Apparence et fausseté : la double nature de l’ordre politique chez Pascal, Revue internationale de philosophie, n° 199, mars 1997. 10 Chapitres du cours sur la liberté, sélectionnés et édités dans un format papier agréable et pratique. Vous tenez, dites-vous, vos richesses de vos ancêtres; mais n’est-ce pas par mille hasards que vos ancêtres les ont acquises et qu’ils les ont conservées? En retrouvant l'origine de cette richesse, Pascal polémique sur la notion même de propriété en analysant l'idée que cette répartition des biens soit naturellement due. De même Madame Manon précise « Voilà pourquoi il n’es pas souhaitable que ceux qui ont à obéir aux lois aient l’intelligence de leur caractère conventionnel. Le thème donnant sens au propos pascalien est celui de la corruption de notre nature. » Je salue la rigueur toute professorale de Madame Manon. Il cachait cette dernière pensée, et il découvrait l‘autre. Deuxième discours sur la condition des Grands. Parce qu’il a plu aux hommes. Il faut mépriser la concupiscence et son royaume, et aspirer à ce royaume de charité où tous les sujets ne respirent que la charité, et ne désirent que les biens de la charité. C’est le problème quand on regarde les choses de loin, ou à partir de présupposés différents : pour beaucoup, Staline, Trotski et Voline sont du même tonneau totalitaire. C’est pourquoi il faut lui dire en même temps qu’il y faut obéir parce qu’elles sont lois, comme il faut obéir aux supérieurs, non pas parce qu’ils sont justes mais parce qu’ils sont supérieurs. Ces gens sont pleins de concupiscence. En droit  en effet la justice est ce qui est fondé en raison et il ne s’agit pas de croire que Pascal n’assentirait pas à ces propos. C’est que  la raison humaine est impuissante à dire le vrai, le bien ou le juste. Pascal, Pensées, Charles Baudelaire et les « beautés météorologiques », Une analyse synthétique des concepts par Nicolas Rouillot, Une étude philosophique très complète sur Philolog, Une tentative d’actualiser le troisième discours pascalien. I)                   Les deux sortes de grandeurs. Il s’ensuit que, quelle que soit la nature de l’ordre établi (aristocratique ou démocratique), les hommes sont liés par la force de leurs intérêts. Toutes les révolutions aboutissent à la confiscation du pouvoir par une nouvelle classe dirigeante. Sa supériorité n’est qu’un effet de la fantaisie des hommes et des hasards de l’histoire. Au fond la méconnaissance de  l’hétérogénéité des ordres conduit à faire preuve d’injustice au sens pascalien. Mais si vous étiez duc sans être honnête homme, je vous ferais encore justice; car en vous rendant les devoirs extérieurs que l’ordre des hommes a attachés à votre naissance, je ne manquerais pas d’avoir pour vous le mépris intérieur que mériterait la bassesse de votre esprit. En effet tout homme est égal en nature : « Votre âme et votre corps sont d’eux-mêmes indifférents à l’état de batelier ou à celui de duc, et il n’y a nul lien naturel qui les attache à une condition plutôt qu’à une autre. Je peux essayer de comprendre l’économie de la pensée de Pascal, mais cela ne suffit pas à m’expliquer sa profondeur. C’est la concupiscence qui fait leur force, c’est-à-dire la possession des choses que la cupidité des hommes désire. La première conclusion qui en découle est que le respect dû au trône s’adresse à la fonction et non à la personne. Vous en ôtez l’incommodité mais non pas l’injustice ; et ainsi vous ne le rendez pas aimable à ceux qui en haïssent l’injustice ; vous ne le rendez aimable qu’aux injustes, et ainsi vous demeurez injuste et vous ne pouvez plaire qu’aux injustes » B 455. Questions portant sur le troisième discours: 1)  Quel est le sens de la distinction entre le royaume de la charité et le royaume de la concupiscence ? Qu’il faille se conformer aux normes sociales, soit, qu’il faille de surcroît  reconnaître la justice d’un système normatif arbitraire c’en est trop. La subversion de la raison par l’imagination. Justification du paradoxe : la confusion des ordres. Il n’en oublie pas les perspectives théologiques implicites, celles de la justification que Dieu met dans l’âme par sa grâce. Il est donc paradoxal de dire à la fois qu’un ordre est arbitraire et fantaisiste et qu’il  est juste selon la raison. Il s’ensuit que seul un être d’une essence supérieure à l’humaine nature pourrait être autorisé à revendiquer une véritable supériorité et seul un tel être pourrait ordonner les rapports humains selon la loi de justice et d’amour. Le contrat social ne doit cependant pas être confisqué par les riches. Mais ce respect n’est pas de même nature dans les deux cas. PDF; La Justice: Eschyle, Les Choéphores. Ils ne dérivent pas de la nature des choses. En revanche du point de vue de l’ordre de la supériorité véritable, les ordres civils sont des figures de désordre et d’injustice. Réel s’oppose à fictif. Le deuxième enjeu de la parabole est d’établir que, Enfin cette parabole montre que l’ordre social n’est pas ce qui est imposé par la force par des dominants même si ce qui le sous-tend est, en dernière analyse, la force. Mais quand cela est une fois déterminé, alors les maîtres, qui ne veulent pas que la guerre continue, ordonnent que la force qui est entre leurs mains leur succédera comme il leur plaît : les uns la remettront à l’élection des peuples, les autres à la succession de naissance etc. Un homme est jeté par la tempête dans … Mais si je peux tenter d’expliquer : Vous imaginez-vous aussi que ce soit par quelque loi naturelle que ces biens ont passé de vos ancêtres à vous ? Il est bon, Monsieur, que vous sachiez ce que l'on vous doit, afin que vous ne prétendiez pas exiger des hommes ce qui ne vous est pas dû ; car c'est une injustice visible : et cependant elle est fort commune à ceux de votre condition, parce qu'ils en ignorent la nature. En deux lignes, la parabole figure sous forme concrète les significations que Pascal veut faire entendre à son élève. Cette loi serait ridicule et injuste ; mais parce qu’ils le sont et le seront toujours, elle devient raisonnable et juste, car qui choisira-t-on, le plus vertueux et le plus habile ? Pascal semble exiger que le grand abandonne tout prestige inconsidéré. D'où la nécessité d'attacher certains respects aux grandeurs instituées afin de promouvoir le dépassement de la violence des prétentions rivales. » ▲ Ne sait-il pas que la société athénienne produit un type anthropologique qui respecte les lois tout en pouvant, en droit, les remettre continuellement en question. • Pascal, Pensées sur la justice — Trois Discours sur la condition des Grands • Steinbeck, Les Raisins de la colère Le thème associé à ces oeuvres est : La Justice. En effet la justice est moins la conformité à ce que chacun est en droit d’attendre. Trois discours sur la condition des grands - Suivi de Préface pour un traité du vide et Entretiens avec M. De Sacy PDF. Travail se développant sur de nombreuses séances, ce qui est évidemment autre chose que le commentaire d’un extrait de texte au concours. 4)      Qu’est-ce qui fonde l’ordre social ? Si la cité de Dieu est bâtie sur l’amour de Dieu jusqu’au mépris de soi, l’autre l’est sur l’amour de soi jusqu’au mépris de Dieu. 3) L’analyse précédente établit donc qu’il n’y a pas de salut de l’humanité par la politique. ». En nature les hommes sont égaux, nul n’est né absolument supérieur à un autre. Premier discours : 1) Cette allégorie du naufragé consiste à dire que celui-ci a été reconnu roi par tous un peuple car il ressemble de corps et de visage à leur roi qui s'était perdu, ce rôle ne lui revient donc pas de droit car il est en quelque sorte un « usurpateur ». a)      Figures de la corruption de notre nature : la souveraineté de l’ordre naturel. Il s’ensuit que tout oppose le royaume de la charité et le royaume de la concupiscence. Ce thème de l’impuissance de la raison humaine à déterminer positivement le juste s’articule à celui de la subversion de la raison par l’imagination, autre figure de la corruption de notre nature. Et selon la doctrine des ordres, qui est le site permettant de comprendre l’analyse de Pascal, l’ordre démocratique est aussi éloigné du royaume de charité que les autres ordres. Vous vous éloignez beaucoup du texte en citant de très longs passages, en développant des idées qui, bien sûr, ne sont pas sans relation avec le texte mais entretiennent avec lui un rapport très distendu. « […] en connaissant votre condition naturelle, usez des moyens qu’elle vous donne; et ne prétendez pas régner par une autre voie que par celle qui vous fait roi. Chapitre XXIII- L'existence, le temps, la mort. La justice est la vertu de la cité de Dieu et au regard de la cité de Dieu la cité des hommes ne peut être qu’une figure de désordre et d’injustice. Trois Discours Sur La Condition Des Grands Page 1 sur 50 - Environ 500 essais bibou 785 mots | 4 pages généralisation des mutations dans la définition du professionnalisme » (p. ... Analyse des 3 grands discours de farhneit 451 1066 mots | 5 pages Guy Montag à travers du roman. Tous deux voient dans l’ordre social tel qu’il existe réellement une apparence qui cache un véritable désordre ; tous deux voient dans la prétendue union civile une forme souveraine d’opposition et de désunion ; tous deux voient dans la paix à laquelle tous aspirent une forme de guerre de tous contre tous. 1670, Humilité 2 – Définition | e-ostadelahi.fr, « Trois Discours sur la condition des grands », Blaise Pascal – le philo fil, https://www.philolog.fr/trois-discours-sur-la-condition-des-grands-pascal-1670/. Ils seraient des saints or la sainteté ne procède pas de la force humaine, elle est la force de Dieu dans celui qu'il a élu (thème de la grâce divine). Notons que Pascal ne les met pas sur le même plan. St augustin le dit magnifiquement dans le jeu d’oppositions qu’il construit. En démocratie, le peuple est en droit d’attendre certaines choses des élites mais cela serait plus facile s’il cessait de les détester et de les envier. Cordialement. Pascal distingue les « grandeurs d’établissement » et les « grandeurs naturelles ». » En effet le plus grand des maux pour l’humanité est celui de la guerre civile, du retour à la barbarie. Car chaque moi est l’ennemi et voudrait être le tyran de tous les autres. Pour le coup, cette signification imaginaire est liée à des moments politiques très hétéronomes, donc très critiquables. – j’ai voulu provoquer les canons du sérieux philosophique, et Les « Trois discours sur la condition des grands » sont des discours que Pascal aurait donné au futur duc de Chevreuse Charles-Honoré d'Albert, vers 1660. La leçon finale ramène au prince qui, s’il veut être estimé, doit montrer que sa personne intérieure est digne. A ce niveau de l’analyse il faut bien admettre que Pascal fait un usage problématique de l’expression « selon la raison » car son analyse du politique ne se déploie pas sur des présupposés purement rationalistes. La « grandeur d’établissement » ne peut recourir à la « force » issue de la « grandeur naturelle ».

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