Là encore il faut faire preuve de discernement. 10 Par exemple, Pascal a montré la réponse à donner quand un quidam se permet une grossièreté à l’encontre du Président de la République. Vous admireriez sa sottise et sa folie. Par contre je vois que ma grossièreté vous a heurté, j’espère que vous me pardonnerez. Dieu permet le pouvoir instituant, proposition certainement atroce à l’époque ! Utilisez le commentaire du texte du philosophe portant sur les trois ordres pour approfondir votre réponse. « Mon royaume n’est pas de ce monde » disait le Christ. Ce qui s’applique au roi, Pascal l’étend par généralisation à tous les puissants. Le pouvoir politique a bien un fondement légitime et c’est son institution de fait alors que notre naufragé n’a aucune légitimité. Il n’en oublie pas les perspectives théologiques implicites, celles de la justification que Dieu met dans l’âme par sa grâce. La force peut soulever des haltères, la faiblesse ne le peut pas. Et c’est là où l’imagination commence à jouer son rôle. 1 Dans la préface qui précède le texte, Nicole écrit que Pascal voulait contribuer à « l’instruction d’un prince que l’on tâcherait d’élever de la manière la plus proportionnée à l’état où Dieu l’appelle, et la plus propre pour le rendre capable d’en remplir tous les devoirs et d’en éviter tous les dangers. « Une société juste n’est pas celle qui a institué une fois pour toutes des lois justes, mais celle qui remet toujours en question la notion de justice », pour paraphraser un grand penseur ! Nous devons quelque chose à l'une et à l'autre de ces grandeurs ; mais comme elles sont d'une nature différente, nous leur devons aussi différents respects. Dans la préface qui précède le texte, Nicole écrit : « Une des choses sur lesquelles feu M. Pascal avait plus de vues était l’instruction d’un prince que l’on tâcherait d’élever de la manière la plus proportionnée à l’état où Dieu l’appelle, et la plus propre pour le rendre capable d’en remplir tous les devoirs et d’en  éviter tous les dangers. Le premier est dit « de nature », il correspond aux talents personnels mais évoque peut-être aussi ce que nous nommons aujourd’hui les droits de l’homme, droits universels et intangibles. 1) Le thème de ce premier discours est la condition des Grands et à travers elle la condition humaine. C’est dire qu’extérieure à la communion des saints, la cité des hommes est construite sur les diverses concupiscences que chacun peut découvrir en soi, s’il veut bien s’efforcer d’être lucide. En revanche du point de vue de l’ordre de la supériorité véritable, les ordres civils sont des figures de désordre et d’injustice. Je me fais donc un devoir de leur demander d’approcher les textes avec la modestie d’un esprit qui a à apprendre quelque chose et à être grandi par l’intelligence d’un maître, fût-ce d’un auteur facile à critiquer. Il est le récit que Nicole (1625.1695. Et l’injustice consiste à attacher les respects naturels aux grandeurs d’établissement, ou à exiger les respects d’établissement pour les grandeurs naturelles. 6 Voir la parabole des talents dans Matthieu 25 14-30 ▲ Plan Trois Discours Sur La Condition Des Grands. Le peuple qui vous admire ne connaît pas peut-être ce secret. En effet les riches sont plus exposés au divertissement5 : « Il faut s’oublier soi-même pour cela, et croire qu’on a quelque excellence réelle au-dessus d’eux, en quoi consiste cette illusion que je tâche de vous découvrir. En second lieu, le philosophe chrétien ne fait aucune allusion au caractère gracieux de ces dons personnels et à la responsabilité morale qui en découle6. Expliquez la phrase : « Cet ordre n’est fondé que sur la seule volonté des législateurs qui ont pu avoir de bonnes raisons, mais dont aucune n’est prise d’un droit naturel que vous avez sur ces choses ». Un homme est jeté par la tempête dans une île inconnue, dont les habitants étaient en peine de trouver leur roi, Pour entrer dans la véritable connaissance de votre condition, considérez-la dans cette image. Pourquoi ? Discours sur la condition des grands (1670) PREMIER DISCOURS Pour entrer dans la véritable connaissance de votre condition, considérez-la dans cette image. Certes, en comparaison je me sens bien petit, mais qu’importe. Mais la civilisation de l’injustice naturelle ne la supprime pas : « En un mot le moi a deux qualités : il est injuste en soi en ce qu’il se fait le centre de tout, il est incommode aux autres, en ce qu’il veut les asservir. Le fictif n’existe que dans l’imagination des hommes et n’a pas d’effectivité. Vous imaginez-vous aussi que ce soit par quelque loi naturelle que ces biens ont passé de vos ancêtres à vous? Ce que je vous dis ne va pas bien loin ; et si vous en demeurez là, vous ne laisserez pas de vous perdre ; mais au moins vous vous perdrez en honnête homme. Je ne vous refuserai point les cérémonies que mérite votre qualité de duc, ni l’estime que mérite celle d’honnête homme. Sous la direction de Yves Charles Zarka. Qu’y a-t-il de moins raisonnable que de choisir, pour gouverner un Etat, le premier fils d’une reine ? Il est bon, Monsieur, que vous sachiez ce que l'on vous doit, afin que vous ne prétendiez pas exiger des hommes ce qui ne vous est pas dû ; car c'est une injustice visible : et cependant elle est fort commune à ceux de votre condition, parce qu'ils en ignorent la nature. Il faut mépriser la concupiscence et son royaume, et aspirer à ce royaume de charité où tous les sujets ne respirent que la charité, et ne désirent que les biens de la charité. Les habitants de ce lieu, à la recherche de leur roi égaré, le prennent pour le souverain qu’ils cherchent. En revanche ses arguments critiques sont incroyables pour le XVIIeme et toujours scandaleux actuellement. « Les grandeurs naturelles » sont constitutives, elles appartiennent à la personne. S’il leur avait plu d’ordonner que ces biens, après avoir été possédés par les pères durant leur vie, retourneraient à la république après leur mort, vous n’auriez aucun sujet de vous en plaindre.». En droit, ce qui est fondé en nature est ce qui est fondé en raison. Quel est le jeune prince auquel il s’adresse ? Parce qu’il a plu aux hommes. Cet ordre n’est fondé que sur la seule volonté des législateurs qui ont pu avoir de bonnes raisons, mais dont aucune n’est prise d’un droit naturel que vous avez sur ces choses. La grâce schopenhauerienne n’est peut-être pas la même, mais dans les deux cas, il y a un mépris fâcheux vis à vis de l’agir politique au sens plein du terme. Ils conduisent chacun à se penser comme centre et là est le principe du péché. Pascal invite le Grand à être un serviteur de ceux qu’il gouverne, à faire preuve d’humilité, de générosité et de diligence dans ses fonctions. Pascal part donc de la cité terrestre, qui est le royaume de la « concupiscence ». L’impuissance de la raison humaine à déterminer adéquatement les valeurs. C’est une sottise et une bassesse d’esprit que de leur refuser ces devoirs. Le Grand, socialement, ne doit pas afficher cette pensée cachée, « pensée de derrière » comme l’appelle aussi Pascal car il doit assumer son rôle social. Car « Il ne naît pas dans les Etats de roi comme il en éclôt dans les ruches, doués de naissance d’un corps et d’un esprit supérieur » écrit Platon, Politique, 301 c.  « Votre âme et votre corps sont d’eux-mêmes indifférents à l’état de batelier ou à celui de duc; et il n’y a nul lien naturel qui les attache à une condition plutôt qu’à une autre. Le peuple qui vous admire ne connaît pas peut-être ce secret. Avant la convention qui décide de ces déterminations il n’y a ni juste, ni injuste. C’est le problème quand on regarde les choses de loin, ou à partir de présupposés différents : pour beaucoup, Staline, Trotski et Voline sont du même tonneau totalitaire. Beaucoup qui étaient puissants ont tout perdu, des gens dont tout le monde parlait sont tombés aux mains d’un nouveau venu. Ce que précise le texte au moyen d’exemples. Vous imaginez-vous aussi que ce soit par quelque loi naturelle que ces biens ont passé de vos ancêtres à vous ? « Dieu, qui en est le maître, a permis aux sociétés de faire des lois pour les partager ; et quand ces lois sont une fois établies, il est injuste de les violer ». Il y a chez Pascal une insistance à souligner la dimension misérable de l’existence humaine, à la fois pour comprendre la propension des hommes à se la dissimuler et pour dénoncer la vanité des chemins empruntés. Voilà pourquoi Pascal conseille au prince de laisser croire au peuple que les règles assurant l’ordre public sont justes. Ils n’ont aucun titre naturel à se prévaloir du statut de supériorité que la fantaisie des conventions humaines et les hasards de l’histoire leur ont octroyé. » Or, je veux croire et montrer que Pascal dérange tout le monde et les puissants de son temps en premier. Les enfants de Dieu sont égaux aussi bien en qualité de créatures de Dieu que de créatures déchues. Questions portant sur le deuxième discours: 1) Explicitez le sens de la distinction entre les grandeurs naturelles et les grandeurs d'établissement. Il y a donc une double fonction de la doctrine des ordres : une fonction critique et une fonction de légitimation. Que s’ensuit-il de là ? A propos des trois discours Sur la condition des grands : . Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Les trois discours sur la condition des grands de Pascal Ce document contient 1632 mots soit 4 pages.Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système d’échange gratuit de ressources numériques ou achetez-le pour la modique somme d’un euro symbolique. Ce serait sans victoire pour la vraie justice et très préjudiciable pour la paix civile (réponse à la question 6). Sujet. Il s’agit de combler un manque d’être, de tenir en respect une angoisse existentielle, le désir de grandeur, d’estime étant, lui aussi, un moyen de masquer son inconsistance et de demander aux autres la justification manquante. De ce point de vue, il faut appeler injuste ce qui menace la stabilité des institutions, ce qui est facteur de désordre c’est-à-dire de violence. Ce sont ces besoins et ces désirs qui les attirent auprès de vous, et qui font qu’ils se soumettent à vous; sans cela ils ne vous regarderaient pas seulement; mais ils espèrent, par ces service… Il s’ensuit que, quelle que soit la nature de l’ordre établi (aristocratique ou démocratique), les hommes sont liés par la force de leurs intérêts. Notons que Pascal ne les met pas sur le même plan. En éduquant les « grands », en leur faisant prendre conscience que leur condition les oblige plus qu’elle ne leur donne des droits sur le peuple. En dépit de leur vocabulaire typé, de leur contexte chrétien et monarchiste, ces textes restent d’actualité. « Nous ne devons les respects naturels qu’aux grandeurs naturelles » écrit Pascal. « Je veux vous faire connaître, Monsieur, votre condition véritable, car c’est la chose du monde que les personnes de votre sorte ignorent le plus. BLAISE PASCAL, TROIS DISCOURS SUR LA CONDITION DES GRANDS, 1670. Toute institution, tout établissement humain, met en jeu des conventions. Mais enfin ce sont bien ces appétits qui nous expulsent de la surnature. Ils vous demandent les biens de la concupiscence. Un titre de duc ne saurait appeler l’estime pour la personne s’il n’habille pas un « honnête homme ». Elle est capable de produire des effets. Soit un ordre est arbitraire et on signifie qu’il n’est pas justifiable en raison, soit il est justifiable rationnellement et il est contradictoire de le décrire comme arbitraire ou fantaisiste. Juste en effet, ce qui peut être justifié moralement et pas seulement ce qui a été décrété tel. Vous êtes donc proprement un roi de concupiscence, votre royaume est de peu d’étendue, mais vous êtes égal en cela aux plus grands rois de la terre. Il parle au nom de la foi en un Dieu d’amour et au nom du souci de la rédemption d’une condition marquée par la chute. Vous tenez, dites-vous, vos richesses de vos ancêtres, mais n’est-ce pas par mille hasards que vos ancêtres les ont acquises et qu’ils les ont conservées ? La politesse et le respect dus à la fonction veulent qu’au tribunal on se lève lorsque les magistrats pénètrent dans le prétoire, qu’on ne parle pas à un ministre, un préfet ou à un professeur comme à un copain ou à un chien. Car une conversion suppose toujours une expérience décisive par laquelle s’opère la transformation radicale d’un être. Et ainsi il peut assurer que ce sont au moins ses pensées et ses sentiments… ». Les « Grands » sont les hommes qui, dans une société donnée, occupent les positions de pouvoir, de prestige et de richesse. Il est dans le mépris de la concupiscence. Les inégalités physiques, intellectuelles ne sont pas synonymes d’inégalité morale. ». » Pensées Fragment 480 ▲ Bonjour Distinguer des grandeurs ou des ordres ; Pascal est coutumier de ce souci. Le texte parle de « qualités réelles et effectives ». En fait le droit de propriété est un attribut divin. Ces deux sortes de grandeurs fondent des devoirs différents. C’est ce qui vous distingue un peu de cet homme qui ne posséderait son royaume que par l’erreur du peuple; parce que Dieu n’autoriserait pas cette possession, et l’obligerait à y renoncer, au lieu qu’il autorise la vôtre. Dans son discours politique, Pascal ne remet pas en cause la nécessité du pouvoir. En France, au 17° siècle on confère une supériorité aux nobles, c’est-à-dire aux descendants des conquérants germains, en Suisse à la même époque on honore les roturiers. Vous connaissez la pensée B331 : « On ne s’imagine Platon et Aristote qu’avec des grandes robes de pédants. Naturelles se comprend par opposition à conventionnelles. « Ce que je vous dis ne va pas bien loin ; et si vous en demeurez là, vous ne laisserez pas de vous perdre ; mais au moins vous vous perdrez en honnête homme. II)                Elucidation du paradoxe. Attachons donc cette qualité à quelque chose d’incontestable. Ses principes doivent pouvoir être justifiés en raison ou en nature. Naissance ou élection ne confèrent aucun droit de propriété. Télécharger un livre Trois discours sur la condition des grands - Suivi de Préface pour un traité du vide et Entretiens avec M. De Sacy en format PDF est plus facile que jamais. En retrouvant l'origine de cette richesse, Pascal polémique sur la notion même de propriété en analysant l'idée que cette répartition des biens soit naturellement due.